La municipalité de Beyrouth s'attaque au problème que pose la pollution de la mer au niveau de Manara, à cause d'une bouche d'égout qui se déverse sur le rivage. La solution, provisoire, consistera à « déplacer » le problème : les eaux usées ne se déverseront plus sur le rivage, mais dans la mer, au large. Une conduite pour les eaux usées longue de 535 mètres et dont le diamètre est de 600 à 800 mm devra être installée sous peu. Pratiquement, la mer dans ce secteur restera polluée, « mais moins qu'à présent », selon les explications du président du conseil municipal de Beyrouth, Bilal Hamad.
M. Hamad a défendu le projet, lancé hier, en expliquant qu'il permettra notamment de diminuer la pollution au niveau du port de pêcheurs, qu'il sera réalisé suivant un « procédé scientifique » et qu'il s'agit d'une mesure « provisoire » en attendant la construction d'une station d'épuration des eaux usées.
La cérémonie marquant le lancement du projet était placée sous le patronage du chef du courant du Futur, Saad Hariri, représenté par le député Atef Majdalani. Elle a été marquée par la pose de la première pierre de la conduite en présence de M. Hamad, du directeur des projets au Conseil du développement et de la reconstruction (CDR), Ibrahim Ibrahim, ainsi que plusieurs autres responsables.
(Pour mémoire : De l’importance des égouts)
Dans son allocution, M. Majdalani a estimé que le projet de nouvelle conduite est « une étape nécessaire et importante ». Il a remercié M. Hamad et la municipalité de Beyrouth « pour l'attention accordée aux pêcheurs qui ont conservé leur héritage, leur identité et leur métier ». Prenant à son tour la parole, Bilal Hamad a attribué au gouvernement la responsabilité de la pollution du littoral beyrouthin, en expliquant que celui-ci n'a pas mis en place une station d'épuration. « Il est évident que les eaux usées qui se déversent près du port des pêcheurs nuisent à la vie maritime, et, par voie de conséquence, à la santé des citoyens. » « C'est pour cette raison que nous avons opté pour ce projet qui permettra provisoirement de diluer les eaux usées d'une façon scientifique », a-t-il indiqué.
M. Hamad a souligné qu'il serait injuste d'accuser le conseil municipal de la capitale de négligence. « Nous avons travaillé sérieusement et établi, pour la première fois dans l'histoire de l'action municipale à Beyrouth, un plan général de développement. Mais la question est de savoir pourquoi cette stratégie n'a pas été appliquée », a-t-il insisté. « Que personne ne prétende ignorer les raisons derrière le blocage de certains projets vitaux. Tout le monde les connaît et elles ne devront pas tarder à apparaître », a-t-il dit.
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commentaires (6)
Il y a de quoi être malade de honte d'avoir de tels dirigeants nuls et incapables, et qui trouvent encore les moyens de se remercier les uns les autres ! C'est à se demander si on rêve ! Irène Saïd
Irene Said
17 h 20, le 20 avril 2016