Management 2.0 : 7 défis pour réussir

L'entreprise doit être capable de relever sept défis pour réussir sa mutation dans un contexte de mondialisation où l'incertitude et la complexité sont devenues des paramètres incontournables.

Avec l’émergence du web 2.0, nous voyons se déployer depuis quelques années de nouvelles méthodes de travail qui remettent fondamentalement en cause les pratiques managériales de nos entreprises.
L’économie ne peut se satisfaire aujourd’hui d’être dans la standardisation des produits, le taylorisme et l’automatisation. Elle doit s’adapter en créant un mode de fonctionnement agile et décentralisé dans lequel le capital humain devient la valeur incontournable de la performance économique. 

Afin de réussir ce challenge, elle doit être capable de faire face aux 7 défis suivants :

1. Co-construire avec ses clients
et fournisseurs
Les clients doivent dorénavant s’inscrire dans le processus de création de valeur des produits et services et ne plus être seulement les évaluateurs du produit fini. A titre d’exemple, c’est ce qu’à fait avec succès Danone dans le développement de la Danette. Idem pour les fournisseurs. Appel à intégrer de nombreux partenaires lors du lancement du iphone. C’est ainsi que plus de 150 000 applications furent disponibles pour permettre aux utilisateurs de configurer à leur guise leur achat.

2. Développer les espaces collaboratifs
Les nouvelles technologies proposent des espaces de travail où tous pourront travailler ensemble, s’investir et s’engager dans un projet gagnant-gagnant. Encore faut-il que l’entreprise soit prête à prendre le risque de s’ouvrir sur son environnement pour créer cette opportunité ou accepter d’y participer sans en revendiquer le leadership.
La Cantine numérique de Paris ou de Nantes permettent ainsi déjà à des indépendants ou de petites structures de travailler pour créer ensemble de nouveaux produits ou services avec des espaces ouverts permettant à chacun de travailler où il veut, comme il veut et avec les ressources dont il a besoin.

3. Promouvoir la culture du partage
Difficile d’imaginer que l’entreprise puisse s’ouvrir sur l’extérieur et ne pas être en capacité de le faire avec ses propres collaborateurs.
L’entreprise doit pour cela devenir équitable et transparente dans sa manière d’être… et nul doute que l’éthique est une condition clé de la réussite. Les réseaux sociaux ne suffiront pas à mettre en interaction les acteurs et il faudra bien que nos modes de management sachent concilier émulation et coopération.

4. Construire sur la confiance
Les modes de gouvernance et le leadership vont devoir évaluer très rapidement dans l’entreprise. Il est clair que nous n’avons plus l’illusion de croire à l’homme providentiel, ni au manager infaillible qui veut tout maîtriser. Le management se veut aujourd’hui participatif dans le discours mais dans les faits il a surtout eu comme volonté de contrôler les résultats et processus : contrôle de gestion, certification qualité, contrôle interne, sécurité, maîtrise des risques psycho sociaux. Soyons capable de mettre la même énergie dans l’ouverture à l’autre et la confiance, à travers l’autonomie, la prise d’initiative, l’envie d’innover…

5. Contractualiser  et développer l’engagement
L’entreprise vit dans un contexte incertain de grandes mutations organisationnelles et technologiques mais son principal défi repose sur la nécessité d’instaurer cette confiance qui repose sur des hommes avant de l’être sur des équipes. Nous devons être capable de construire des rapports construits sur la responsabilisation et non plus sur l’imposition et cela nécessite de prendre en compte les motivations individuelles. Il n’y aura pas d’efficacité collective si individuellement chacun ne trouve pas sa place et une reconnaissance vis-à-vis de sa contribution.

6. Décentraliser pour créer la dynamique collective
Il faut partir des motivations de la personne si l’on veut accéder aux ressources et aux talents mais il est évident aussi que la cohérence des organisations mises en place seront déterminantes. Rien ne pourra se faire sans une décentralisation des pouvoirs mais rien ne pourra être efficace sans la transversalité des structures. L’enjeu est bien de créer le niveau d’ordre et de désordre nécessaire pour agencer les acteurs dans un système de jeu qui va leur permettre de développer de l’intelligence collective.  L’équipe de football de Barcelone sait mettre ses « artistes » au service du collectif mais celle-ci ne remet pas en cause la capacité à faire vivre les options définies précédemment. Le rôle du leader est prépondérant pour créer un environnement adéquat.

7. Mettre l’innovation au pouvoir
Le management 2.0 va pleinement remplir son rôle si les hommes et les organisations sont pleinement au service de l’innovation. Ici, il s’agit de prendre conscience que la théorie de l’évolution montre bien que le progrès relève plus d’un ensemble de « petits pas » plutôt que la résultante de quelques grandes innovations de rupture. Il est grand temps de redonner du sens à l’amélioration continue et à l’ingéniosité de chacun d’entre nous plutôt que de s’en remettre au génie prétendu des experts. L’innovation est l’affaire de tous… mais faut-il encore que cette évidence soit portée par les dirigeants.
Il est grand temps que l’homme devienne enfin le « cœur de l’entreprise » et plus seulement une variable d’ajustement dans un système organisationnel désincarné qui ne parvient plus à donner du sens aux finalités et aux actions quotidiennes.